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    Koyasan est un lieu assez unique, particulièrement intéressant à découvrir à différents titres : bien sûr, il est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ; mais au-delà de ce label de qualité, c’est un espace où l’écrin de montagnes et de nature puissante et belle a su conserver de manière particulière la profondeur de certaines traditions ; c’est un endroit où le lien entre l’homme et la nature, lien développés par les cultures bouddhiste comme shintoïste, reste particulièrement vivant ; c’est un lieu où l’on peut appréhender et approcher d’un peu plus prêt la pratique spirituelle ancienne du Japon.

    Temple principal du Shingon : Kongobuji, fondé par kukaï

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    Nous sommes au tout début du 9è siècle. Déjà habillé de son habit monastique, le moine Kukaï part vers la chine vers l’an 804. C’est en Chine, pendant une période s’étalant sur deux ans, qu’il recevra la transmission complète des enseignements d’une lignée bouddhiste peu connue au Japon (bouddhisme Shingon) par un Maître Chinois. Intellectuel et déjà érudit, il découvre également un monde chinois très riche et d’une culture très dynamique, avec cette capitale de la dynastie chinoise TANG, située au cœur de la route de la soie et qui constitue à cette époque la plus grande métropole urbaine sur terre (je crois –à vérifier…-  qu’elle compte de l’ordre de 6 millions d’habitants !). Kukaï s’intéresse tout particulièrement aux arts chinois dont il restera fervent admirateur, notamment en ce qui concerne la poésie et les arts graphiques.

     Konpon-Daito, grande Pagode initié sous Kukaï

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    Son Maître arrive au terme de sa vie. Sur son lit de mort, il recommande à Kukaï de retourner dans son pays, le Japon, pour transmettre les enseignements bouddhistes. Ni une, ni deux, le moine Kukaï jette son Vajra dans l’océan, vers l’Est où se situe le Japon (‘Vajra’ attribut bouddhiste, utilisé comme objet cérémoniel et symbolisant la connaissance transcendante –à vérifier….-). Ainsi, de retour au Japon en 806, il parcourt de nouveau son pays et, arrivé dans la montagne de Koyasan, il retrouve son Vajra planté dans un pin. A partir de 816, l’empereur l’autorise à créer un temple, et c’est donc ici qu’il créera un temple bouddhiste lui permettant de développer les enseignements Shingon encore très développés et très actifs actuellement au Japon, considérés comme un bouddhisme ésotérique. Kukaï devient alors Kobo Daishi. Dans les éléments de base appréhendables par le touriste, le Shingon intègre dans une même pratique le corps, l’esprit, la parole. Les 10 préceptes de base concernent ces 3 aspects du comportement au quotidien. Au contraire de la méditation Zen, qui se déroule dans le silence intérieur et la recherche du vide, la méditation Shingon utilise des mantras et sutras qui sont chantés, accompagnés d’instruments musicaux cérémoniels. On perçoit facilement combien les chants créent une vibration qui change l’état interne du corps et sans doute du mental. On imagine par ailleurs que le sens et la portée des paroles peuvent contribuer à une forme d’élévation spirituelle. Outre, la pratique du matin que vous pouvez suivre dans le temple où vous logez, je vous conseille aussi l’émouvante petite cérémonie Jukaï qui se déroule au pavillon des préceptes.

     Kongobuji- Jardin Banryutei, le plus grand jardin sec du Japon.

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    La nature ne vous décevra pas non plus, dans ce lieu, point de départ des sentiers de Pèlerinage de Kumano Kodo ou de Choishi-michi, où vous trouverez par ailleurs plusieurs sentiers locaux bien tracés permettant par fois de passer d’une visite culturelle à une autre par un petit sommet local parcouru pedibus-jambus.

    Vues depuis le mont Benten-dake. En bas la pagode.

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    Mais, comme ce que font tous les guides touristiques, nous ne pouvons que recommandez la forêt mystique du cimetière Oku-no-In, qu’il faut parcourir au crépuscule puis la nuit tombée. Végétal (arbres remarquables pluri-centenaires…), Minéral (200 000 tombes ou Mausolées, animant le crépuscule d’ombres particulièrement vivantes…), Eau (Symbole et élément indispensable du cérémoniel) et même règne Animal (croassement singulier des grenouilles locales elles-aussi animal symbolique, derniers cris stridents des oiseaux avant de sombrer dans le sommeil,…), tout contribue à engendrer une atmosphère bien particulière vous préparant à la rencontre avec Kukaï. Sauf parfois les groupes de touristes (qu’ils soient d’ailleurs Japonais ou étrangers) pas toujours à l’écoute de tout cela…

    Oku-no-In

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    C’est donc là, à l’extrémité de cette forêt, sur les hauteurs, que médite Kukaï, dans son Mausolée entouré de cèdres…et de fleurs d’or. Deux fois par jour le repas lui est servi. Le Pavillon des lanternes situé juste devant est aussi un lieu remarquable, notamment la nuit tombée.

    Pavillon des lanternes

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    Les moments passés à Koyasan peuvent s’enrichir aussi de différentes facettes du quotidien qui contribuent à construire un moment particulier : le rythme quotidien du logement au temple et ses règles de bienséance, la cuisine des moines de Koyasan (vraiment mémorable…mais je ne pense pas que le cuisinier soit moine !), les rencontres ici où là, peut-être renforcées par le caractère paisible des lieux.

    La cuisine des Temples...

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  • Commentaires

    1
    Geneviève/ kizou
    Lundi 16 Mai 2016 à 08:50

    Je suis allée vérifier où se situe le lieu. Je n'ai pas la carte tout à fait en tête!! J imagine que l'on voudrait être le seul occidental à se recueillir dans ce lieu spirituel....éloigné des touristes.

    Et ce repas? je suis curieuse de savoir quels étaient les mets. J'ai vu un dessert au thé macha et des aubergines.

    Moi, c'est vue sur le Guizay depuis 7 jours....enfermée dans ma chambre, il me manque l'air, la végétation, le chant des oiseaux. Il me tarde d'être dans mon petit jardin, d'admirer le tamaris en fleur et les pivoines. Une des clématites était déjà fleurie...

    Heureusement que je voyage dans mes lectures...dont ton site en ligne bien sûr!! Qui en a eu l'idée???

     

    2
    Magali
    Mercredi 25 Mai 2016 à 21:36

    La quadrature du cercle, Konpon-daito. Magnifique! glasses

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