•  Quand vous commencer à découvrir le Japon avec les yeux d’un occidental, il est frappant combien tous les objets et signes extérieurs du quotidien prennent une forme différente. C’est frappant et quelque peu déstabilisant : ce sont bien-sûr tous les ‘signes’ de la communication écrite qui jalonne notre espace visuel où que l’on se trouve ; ce sont tous  les objets du quotidien (prenez un repas où il n’y a plus d’assiette, de fourchette, pas forcément de verre, encore moins de couteau ; en fin de repas, allez simplement aux toilettes…) ; c’est l’organisation du temps et des actes ; ce sont bien-sûr les comportements dans chaque situation de la vie. Donc au début, il y a ce doux sentiment de dissolution des points de repères, cette séduction de l’exotisme pour le regard du touriste.

    Exotisme des objets : studio Ghibli et Train de banlieu

    Sem9 - Intérieur/Extérieur

    Sem9 - Intérieur/Extérieur

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mais, après quelques semaines, l’exotisme n’est plus une motivation suffisante. Les différences ne sont pas toujours en faveur de l’Orient : l’incompréhension pourrait-elle se cristalliser ? Au-delà des premiers sentiments de séduction, comment percevoir la texture de toutes ces différences extérieures ? Comment les ressentir pour éclairer le dialogue entre cultures distinctes ? Il me semble que la seule manière de les apprécier plus profondément est de chercher à percevoir, voire à expérimenter, l’expérience intérieure qui animent ces objets extérieurs.

    Peut-être la civilisation japonaise nous ouvre-t-elle naturellement vers un mouvement d’intériorité, vers cette dynamique à percevoir ce qui anime l’intérieur des mouvements de vie que nous percevons par ailleurs dans leur expression extérieure ? Lorsque vous arrivez seul pour 6 mois dans ce continent éloigné, au-delà des points de repères extérieurs, vous perdez également beaucoup de points de repères intérieurs. Il s’agit notamment de tous vos repères sociaux qui vous nourrissent naturellement au quotidien, sans même que vous ne vous en rendiez plus compte : ce tissu de liens extrêmement présents au quotidien avec vos familles, avec vos amis, avec tous les espaces sociaux que vous habitez au quotidien. Intérieurement, émerge une sorte de sentiment de mise à nu. Le Japon sait apporter la solitude… et ces liens ne peuvent se reconstruire -et encore moins se transposer- en quelques mois.  Je pense que tous ceux qui font l’expérience de la solitude de manière soudaine vivent cela : une sorte de vide intérieur profond et déstabilisant se présente à nous. S’agit-il de supporter patiemment la solitude ? Ou peut-être d’en profiter pour tenter d’aller au-delà du tissu qui nous habille confortablement d’habitude. Ce grand vide intérieur laisse notamment la place pour aller encore plus à la rencontre avec soi-même : trouver une autre assise intérieure, pour rester dans le bonheur quelle que soit la nudité apparente. Cette nouvelle assise, fruit de cette déstabilisation qui perturbe initialement, reconstruit une nouvelle expérience intérieure pour mieux apprécier l’Orient.

     Zojoji-Un extérieur... vu de l'intérieur.

    Sem9 - Intérieur/Extérieur

    Civilisation de l’intériorité ? En tous cas les interactions humaines au Japon et en France sont très différentes. J’ai déjà évoqué la co-existence de ces espaces personnels et individuels dans le silence des transports en commun. Le monde professionnel offre également un niveau d’interaction beaucoup moins développé qu’en Europe. Cette forme de vie sociale, pousse-elle vers une forme d’invidualisme et d’intériorité renforcée ? C’est fort possible. Ce sont des aspects subtils et difficiles à percevoir avec justesse. On a aussi parfois le sentiment que nos yeux occidentaux perçoivent également mal la subtilité des interactions, qui peuvent se situer à d’autres niveaux que dans nos propres cultures. Par exemple an Aïkido, au Dojo de Tada Shihan, je suis supris par le caractère assez ‘éthéré’ du contact physique dans la pratique. Le contact entre pratiquants, aite – tori, semble perdre de sa proximité et de sa réalité corporelle ; par contre, je reste sous le charme non seulement de la gentillesse de tous ces pratiquants, mais également du vrai sourire de l’âme qui s’échange lors du remerciement final à chacun des pratiquants que vous avez croisés (Arigato gosai mashita..). …Comme si l’interaction se vivait aussi sur un autre plan que le physique.

     Temple bouddhiste Gessoji, à l'entrée du Dojo de Tada Shihan.

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    Au-delà des Arts martiaux, ce dialogue entre intérieur et extérieur semble présents dans tous les arts japonais. Peut-on d’ailleurs parler de l’intérieur, sans parler de l’extérieur ? Peut-on même construire l’intérieur, sans l’extérieur ? L’extérieur n’offre -t-il pas le miroir (kagami) indispensable pour construire l’intérieur ? Sans percevoir ce dialogue le néophyte a du mal à apprécier ces formes artistiques, car quel sens peuvent-elles prendre si on ne perçoit pas le mouvement d’intériorisation dont elles sont le vecteur. Que ce soit pour un art martial ou l’ikebana quel intérêt la pratique technique peut-elle revêtir…si on se limite à percevoir cette vision extérieure ? Peut-être plus tard, si l’on rentre en profondeur dans la pratique, aura-t-on envie de délaisser la technique extérieure pour se consacrer au chemin intérieur. Mais c’est sans doute un autre écueil dans la plupart des cas : en supprimant le miroir de la technique, ne supprime-t-on pas l’outil de travail et donc le chemin lui-même ? Peut-être s’agit-il alors de délaisser la technique tout en la pratiquant et en l’affinant encore ? L’expression extérieure de l’Art devient alors expression du mouvement intérieur et opportunité de partager cela avec d’autres.

    Kyudo- L’expression extérieure devient alors expression du mouvement intérieur

    Sem9 - Intérieur/Extérieur

     Civilisation de l’intériorité ? C’est en tout cas ce que l’on retrouve dans l’une des expressions les plus élevées de cette société : le cheminement spirituel, qu’il soit bouddhiste ou shintoïste et la recherche intérieure de la transcendance, source de tant d’intérêt aux yeux de l’occident. Aller réellement à la rencontre de cette spiritualité n’est pas forcément aisé, même au Japon, mais on perçoit cependant ce mouvement très présent de manière sous-jacente dans le quotidien de la culture japonaise : une sorte de terreau qui nourrit bien des choses, autant que les fruits uniques qui en éclosent parfois. Cet équilibre particulier entre intérieur et extérieur, cet écho du chemin intérieur dans bien des pratiques extérieures du quotidien, me semble en effet être encore aujourd’hui une des facettes vibrantes du Japon.

    Fuji-san, Montagne sacrée...

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  • C’est bien sûr presque un cliché de souligner la propreté de Tokyo, comme des autres villes japonaises. Mais le cliché vaut peut-être quand même la peine de la réflexivité. Dans un premier temps, par son caractère remarquable : ville propre, oui, mais à un tel point que c’est au début difficile à concevoir. Comment est-ce mécaniquement possible ? Toutes nos villes françaises, ont pourtant aujourd’hui des services de nettoyages publics, multiformes, très efficaces…

    Propreté des jardins et rues Tokyoïtes, ici jardin du Budokan en hivers, près du Palais impérial....

     Sem8-Ville propre, ville durable ?

    ...ou encore au pied de la Mori Tower, quartier Roppongi, avec le statue de 'Maman' par l'artiste française Louise Bourgeois.

    Sem8-Ville propre, ville durable ?

    Une des clés se trouvent peut-être précisément sur ce point. Un service public en charge de….Je ne remets aucunement en cause ici l’efficacité du service public, mais je souligne simplement des facteurs qui m’apparaissent culturellement distincts. Car, en cherchant à comprendre le ‘comment’ de cette mécanique et de ce résultat époustouflant, une deuxième observation troublante arrive rapidement :…il n’existe aucune poubelle dans les rues de Tokyo ! Pas le moindre petit espace collectif où les déchets individuels vont être regroupés ! Mais voici peut-être un élément d’explication ? L’explication se trouve peut-être encore dans ce rapport entre collectif et individu si particulier: pas d’espace collectif, c’est donc à chacun, individuellement, de prendre en charge ses déchets ; à chacun individuellement de faire en sorte que l’espace collectif puisse être vivable pour tous et donc pour chacun. La puissance de cette propreté est la puissance du collectif dont on comprend aisément qu’elle soit beaucoup plus efficace encore que celle de nos services publics, qu’elle qu’en soit la qualité. Sans compter les économies effectives pour lesdits services, par ailleurs très présents au Japon dans d’autres domaines. Efficace oui,…mais uniquement par un terreau culturel qu’il faut savoir relier un à bon nombre d’autres facteurs : l’importance du respect de la règle (parfois renforcée par le ‘contrôle social’ spontané…), le sens de l’attention continue à l’autre, l’importance vitale du collectif,….C’est en ce sens que ce cliché me semble pouvoir prendre une valeur culturelle.

     Mais le sens de la propreté japonaise s’exprime bien ailleurs sans doute que dans les rues. Par exemple aux Onsen, ces magnifiques bains publiques, d’une eau très chaude et la plupart du temps thermale, qui permettent des moments de relâchements uniques, souvent dans un cadre magnifique. Pour mieux comprendre les Onsen, percevoir leur fonction avec un regard historique peut nous aider. Jusqu’après-guerre, le Japon ne connaissait pour ainsi dire pas les salles de bains familiales ou individuelles : les bains et douches étaient pris dans ces espaces publiques : rotenburo, onsen, …..Le Japon est encore marqué fortement par ces traditions, et en logeant dans une auberge traditionnelle (Ryokan), il est habituel de partager là-aussi la salle de bain et les Onsens. Peu habituel pour les européens d’autant que, compte tenu de leur fonction première de faire-toilette, ces bains collectifs se prennent nus (Non ! Je vous entends tout de suite…je n’ai pas écrits nues et nus !). Mais de ce fait, la question de la propreté se traite là aussi dans le rapport entre individuel et collectif qui tisse la société : on imagine bien que partager les petites et grandes impuretés des uns et des autres poserait rapidement problème…. Ainsi, la première phase du Onsen est une grande toilette individuelle des pieds à la tête, extrêmement soigneuse et poussée. Chacun est assis sur un petit tabouret pour cette douche particulière où le moindre carré de peau, de cheveux ou d’ongle mérite de reluire : la propreté individuelle ne transige pas. C’est elle qui permet ensuite de réellement profiter de la chaleur de ces bains partagés, qui deviendront aussi espace collectifs de discussion et de socialisation.

     Ainsi, ce clin d’œil sur les Onsen nous plonge à nouveau dans des perceptions déjà abordées par ailleurs, par exemple ce dialogue entre modernité et tradition, ce dialogue entre individu et collectif. Tout comme si tous ces différentes facettes se reliaient les unes aux autres, comme si tous ces traits (qui semblent attirer nos perceptions par différentiation Orient-Occident, du fait de notre œil neuf) constituaient un ensemble de fils inter-mêlés, qui se croisent et se recroisent, issus d’un héritage du passé qui vibre encore au présent, pour constituer peut-être la trame du tissu que l’on pourrait appeler une culture. Comme si, du fait de cette distanciation de l’œil extérieur, nous arrivions à percevoir et à conceptualiser cette complexité des liens entre un ensemble de facteurs comportementaux, historiques, géographiques, techniques ou sociaux dont l’interaction unifiante pourrait fonder un tout constitutif de ce que nous appelons ‘culture’. Comme si, ce qui faisait ‘culture’ et donc ‘société dans sa spécificité’ était au final constitué par ce lien unifiant et cette énergie collective et partagée, où chaque chose trouve sa place et sa logique dans l’interaction avec tous les autres éléments, permettant de trouver un sens global à l’évolution sociale qui traverse l’histoire.

     D’autres exemples liés à la propreté sont troublants pour le regard occidental. Ainsi le système de tri des déchets à la maison. Je crois que les images ci-dessous en parleront mieux. Il ne s’agit pas de récupérer le verre et les journaux…. Non, c’est bien 9 catégories distinctes de déchets récupérables ou non qu’il s’agit pour chacun de nous, à la maison, de trier. Chacune de ces catégories avec son mode de préparation bien particulier, incluant le nettoyage préalable des emballages recyclables, mais aussi un raffinement tout à fait particulier (et souvent suivi à la lettre) dans l’empaquetage de ces 9 classes d’objets. J’étais surpris en arrivant d’avoir, en l’espace de 2 heures, 3 ou 4 manuels complémentaires d’explications sur les déchets par 3 ou 4 personnes différentes, en japonais comme anglais : j’ai finalement vite perçu que ce n’était pas tout fait de l’humour…Je vous laisse apprécier.

     Manuels de tris des déchets : 28 pages...disponible en japonais et anglais !

    Sem8-Ville propre, ville durable ?

     Pour ne rien oublier votre calendrier mensuel à afficher...

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    Et surtout bien choisir les emballages de vos emballages...

    Sem8-Ville propre, ville durable ?

    Ainsi, nous plongeons dans la planète du développement durable. Il est vrai que Kyoto, berceau où la nature, le milieu urbain et la société cherchent le chemin d’un mariage et d’une fusion qui tendent à l’élévation spirituelle de ces lieux magnifiques, a également marqué l’histoire par le Protocole de Kyoto qui a posé une pierre remarquable à l’édifice du développement durable. Cependant, l’esprit de contradiction préservée de notre culture occidentale et franchouyarde, nous pousse à questionner un peu plus ces questions. Certes le Japon met un accent très fort dans son orientation vers le développement durable…mais n’est-ce pas par une nécessité particulière à son mode de fonctionnement ?

    • Les millions de japonais qui mangent rapidement sur leur lieu de travail, les petits plats préparés dans ces ‘convenience stores’ (‘convenie’ en japonais, sans équivalent en français…) générant 3 ou 4 beaux emballages pour chaque repas individuel, recyclables ou non avec des matières très diverses, ne contribuent-ils pas à cette nécessité de l’économie circulaire ?
    • Ces bâtiments particulièrement mal isolés, dotés de systèmes de chauffages inefficients à 100% basés sur l’électricité, qui pulsent (sans réelle sourdine d’ailleurs !) un air chargé de poussière autant que de chaleur, ne contribuent à certains déséquilibres, voire au besoin des masques de respiration si gracieusement présents sur les bouches de ces dames ?
    • Ces toilettes (WC), installés pour 120 millions de personnes, certainement très performantes mais qui restent à chauffer le siège et le lieu en permanence et qui regorgent de plastique mais aussi d’électronique sont-ils un facteur de durabilité ?

    Bien d’autres exemples existent encore, soulignant en effet de réels espaces de travail pour le développement durable, et peut-être là aussi la richesse possible du dialogue interculturel entre Orient et Occident…

    Ryoanji un des jardins de Kyoto ou Nature et Spiritualité cherchent à fusionner... (photo de Guy Jaumotte)

    Sem8-Ville propre, ville durable ?


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  •  Collectif et individualité...Trouver sa place

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  • Souvent lorsqu’on se prend à parler un peu du Japon, sans être bien compétent en la manière d’ailleurs,  on associe assez spontanément des couples de notions un peu opposées. ‘Tradition et modernité’…

    Contrairement à la mentalité française, qui questionne beaucoup et s’emploie beaucoup à s’opposer et à remettre en cause, les japonais semblent beaucoup plus portés sur l’acceptation et sur ce qui permet d’éviter les heurts et les oppositions. Cela fonctionne un peu comme si ce qui importait ici, en Orient, n’était pas ce qui oppose, mais ce qui fonde l’unité sous-jacente ; comme si dans les notions opposées résidait avant tout le moteur d’un dialogue et que ce dialogue était source de vie et de renouveau. Comme si, au-delà de l’opposition, l’important était cette énergie sous-jacente qui anime les opposés eux-mêmes et créé l’unité recherchée.

    Ayant dit cela, le Japon m’a tout de suite montré …qu’il n’y avait là rien de bien nouveau sous le soleil, et que toute personne un peu sensée ici sait bien tradition et modernité entretiennent un dialogue constant et vivant:

    Etant peu cultivé sur l’Art contemporain, qui m’a plusieurs fois laissé assez pantois…, lorsqu’on m’évoquait pour la première fois Takashi Muratami, il fallu me montrer quelque chose. Alors, ce fût d’abord l’une de ces petites boites décoratives à mettre des bonbons ou des gâteaux…Je dois dire que, vu mes a priori, la séduction ne s’imposa pas. Bien que très moderne et très ‘manga’ japonisant, cela me rappelait ces dessins et peintures naifs alsaciens, pleins de couleur également et très utilisés en décoratif. Bien que n’ayant rien contre l’Alsace bien sûr, mes a priori demeuraient. Je notais cependant dans ces ‘Flat paintings’ (nom de baptême de ce style propre à l’artiste) une profondeur particulière : la perspective étant présente un peu partout dans bien des détails, le plat devenait profondeur et semblait donner vie à la décoration.

    Petite boite décorative

     Sem6- Entre Tradition et Modernité

    Et puis poussant un peu, je découvris ceci...

    Travail sur les expressions...et représentation bouddhiste

     Sem6- Entre Tradition et ModernitéSem6- Entre Tradition et Modernité

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ou encore cette représentation psychédélique du monde (avec le personnage Mr. Dob, créé par l'artiste... avec un air de ressemblance)

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

    Détail sur, Mr. Dob (à retrouver ci-dessus):

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

    Toute l’œuvre de l’artiste est baignée de dialogue entre tradition et modernité. Une recherche qui s’exprime dans le sujet, la technique, la symbolique, la composition, et bien d’autres dimensions y compris le parcours personnel initiatique de l’artiste. Bien au-delà de l’expression moderne ou traditionnelle, cette peinture nous transporte, trans-porte, et nous ouvre sur ce qui se situe au-delà de la forme d’expression. Une rencontre avec l’unité au-delà de l’opposition.

    Cette peinture est un dialogue avec le temps présent. Cette exposition est parachevée par une œuvre unique, réalisée après Fukushima et son flot de souffrance. L’artiste s’interroge : comment l’impuissance de l’art et de la posture artistique peut-elle y résister ? En naît une énergie remarquable, mobilisant l’ordre de 200 personnes, intégrant des techniques picturales manuelles comme sur ordinateur, individuelles comme collectives : 100 mètres de fresque, composée 4 panneaux majeurs. Les 500 Arhats (Boudhas) renaissent de leur passé antique, venu de chine et des indes.

    500 Arhats, Le Tigre Blanc

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

    Les mauvaises images le montre mal. Il faut le voir.

    500 Arhats, Turquoise Noire

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

     Le Aku Taku aux 8 yeux, qui comprend le langage humain et le Baku qui avale les cauchemards

     Sem6- Entre Tradition et Modernité

     

     

    Sem6- Entre Tradition et Modernité

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour les angevins, il faut d'autant plus le voir, car c’est à mettre en relation avec le Chant du Monde, tenture contemporaine exposée à Angers et l’Apocalypse de St Jean en tapisserie d’Aubusson du XIVè siècle, dans ce dialogue et tradition et modernité parcouru également par Jean Lurçat. Dans les 3 cas, un message d’espoir face à la souffrance.

    De manière entièrement fortuite, une semaine plus tôt, je tombais sur cette statue boudhiste, permettant de mieux percevoir encore ce dialogue tradition/modernité de l’artiste, qui s’expose également ci-dessous. Peut-être un hasard soulignant que cette rencontre méritait d’avoir lieu ?

    Modernité : une fracture du visage traditionnel qui s’ouvre finalement sur un nouveau visage…

    Sem6- Entre Tradition et ModernitéSem6- Entre Tradition et Modernité

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Malheureusement l’exposition à Tokyo n’aura lieu que jusqu’au 31 mars 2016. C’est la première fois que ces œuvres remarquables sont exposées au Japon.

    Par ailleurs, je ne peux que vous conseiller de découvrir le Mori Art Museum…et quelques autres trésors du quartier Roppongi, pour ceux qui apprécient la culture et le design.


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  • Sons et Silences

     Quand je suis arrivé la première fois par l’aéroport à Tokyo, cet aéroport immense d’une cité de 40 millions d’habitants, l’un des premiers éléments qui a frappé mes sens était le bruit, ou plutôt l’absence de bruit. L’ambiance sonore si calme qui régnait partout dans les grands halls, ce calme feutré construit par chacun et tous, qui allaient et venaient dans ce lieu de transit.

     Ci-dessous, 40 millions hbts et le Tokyo Metropolitan Building

    40millions d'Hbts-Ici Tokyo Metropolitan Building

    Un peu plus tard, mes premières sorties à Tokyo sur ces grandes avenues du centre, avec leurs 4 ou 6 voies de circulation, me surprenaient aussi par le niveau sonore de la circulation, bien différent de chez nous, à la fois moins bruyant mais aussi plus calme, sans toutes ces accélérations, empressements ou autres. De fait, la grande majorité des véhicules disposent sans doute de boites de vitesses automatiques : la maîtrise du niveau sonore dispose de ses solutions techniques. Les publicités télévisuelles vous vendent d’ailleurs 3 arguments clés : la sécurité, la puissance…et le faible niveau sonore. Une voiture puissante et silencieuse : peut-être symboliquement une manière d’avancer dans les choses de la vie plus particulièrement japonaise ?

     Le silence, mais aussi les sons. Le son accueille, le son rythme le moment, le son relie et créé l’unité et l’atmosphère du lieu.

    D’abord dans les magasins, où toute la communication autour de votre achat n’est en rien laissée au hasard. Tout un protocole existe ‘Onei gai shi masu’, ‘Aligato Gosai Mashita’ et bien d’autres choses que je capte encore pas du tout : c’est votre accueil, c’est l’encaissement ‘oralisé’ de chacun de vos achats, c’est la formule systématique d’annonce du prix total (attention le rapport à l’argent c’est particulier ici : on dépose la somme dans l’espace prévu à cet effet), c’est le décompte précis avec vous de ce que vous venez de déposer, la confirmation orale que tout va bien, l’annonce orale de l’encaissement en machine, le rendu de l’argent avec un remerciement et finalement le rendu du ticket tenu par la caissière à 2 mains, d’une extrémité et de l’autre du ticket, pour que vous puissiez le saisir entre ces 2 extrémités, puis le remerciement final (là je comprends de nouveau: ‘Aligato Gosai Mashita’). Des expressions, des phrases, des sons, toujours les mêmes, que vous entendez sur les 4 ou 10 caisses en parallèle. Et surtout chacune de ces expressions n’est pas que sons, elle est tonalité, rythme, expression, elle créé quelque chose chez vous dans ce lien entre la caissière et vous ; le lieu devient bruissement de cette atmosphère et sons et d’expressions reliantes.

     Je trouve le phénomène encore plus fort dans un restaurant. Il faut d’abord comprendre que les japonais aiment la restauration, sous des formes très variées ; elle est omniprésente dans l’espace (les rues en sont remplies) et dans le temps (le ‘petit’ déjeuner n’existe pas réellement, c’est déjà un vrai repas, salé comme tous les autres et prendre une large soupe à la viande et aux soba agrémentée de quelques légumes puis accompagnée d’un bol de riz, correspond bien à ‘asa gohan’). Donc, on se restaure. Mais comme dans beaucoup de choses au Japon, on ne s’appesantit pas, simplement on fait ce qu’il convient de faire : si le repas du soir (‘ban gohan’) sera souvent un moment social donc plus long et plus discuté, le matin ou le midi (‘hiru gohan’) sont plutôt des moments fonctionnels où se restaurer est simplement utile. On ne s’appesantit pas, donc tout se passe en général dans un temps réduit, bien que sans vitesse. Un peu ce qui doit être fait, ‘ici et maintenant’. Cela signifie que le restaurant devient aussi lieu de passage : cela rentre et sort sans arrêt, arrivées, prises de commandes, services, règlements, départs…Et tout comme dans les magasins, chacun de ces moments est très propice à un protocole de communication, qui transforme ce restaurant en atmosphère sonore très vivante, pleine de sourire. Pleine de sourire, parce que le son est aussi émotion et relation. Lorsque la serveuse vous remercie ‘Arigato gosai masu’ la tonalité est bien particulière et toujours très similaire ; cette tonalité a quelque chose de très positif, c’est comme un sourire. Tout comme si la personne était elle-même engagée et présente dans le son et la phrase qu’elle prononce ; comme si ce n’était pas qu’extérieur, mais que cela venait de l’intérieur : d’ailleurs cette phrase n’est jamais prononcée en regardant ailleurs ; la relation est bien présente. On a ce sentiment d’un vrai sourire transmis par le son, comme si on cherchait à faire du bien à celui qui recevait la phrase, comme si le son devenait acte au-delà de la parole.

     Ci-dessous sanctuaire jouxtant Zojoji et Tokyo Tower

    Sanctuaire Zojoji et Tokyo Tower

    En continuant les premières visites, après vous être restauré, immanquablement vous rencontrerez au coin de la rue un sanctuaire shintô. Quand vous évoquez cela avec les japonais, ils ont tendance à sourire de ces traditions anciennes…mais observez un sanctuaire et à n’importe quel moment de la journée vous verrez quelques personnes s’y arrêter, mettre une pièce et se concentrer un instant (rien de long, toujours l’ici et maintenant) pour repartir dans la vie moderne. Donc un sanctuaire. Et là aussi le son. Celui de la cloche, à chacun de ces petits instants de concentration. Non pas pour l’agiter. Juste créer un son, un seul. Comme si ce son lui aussi allait agir. Comme s’il pouvait contribuer à l’ici et maintenant. Comme si cette vibration des temps anciens pénétrait votre corps et participait à vous ramener vers la profondeur.

    Ci-dessous autre petit sanctuaire en nature, Takao san

     Mont Takao, Petit sanctuaireMont Takao

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il se trouve que la pratique de l’Aïkido avec Maître Tada se déroule dans un très beau lieu, le temple bouddhiste Gessôji (en sous-sol du temple). Maître Tada a été très marqué par le fondateur de l’Aïkido Moriheï Ueshiba, tout en approfondissement également toute sa vie des pratiques particulières liées au souffle et à la respiration (kokyu). Certaines de ces pratiques rejoignent le Kototama qui investit plus particulièrement les sons et vibrations. Dans les exercices préparatoires à la pratique de l’Aïkido, Maître Tada  a conservé certains de ces exercices clés, qui sont pratiqués à chaque séance systématiquement. Créer un son, une vibration, par exemple sur chacune des voyelles de l’alphabet japonais (l’une après l’autre) et faire descendre la respiration et la vibration dans le corps, puis continuer l’exercice en sentant la vibration mais sans produire le son (il appelle cela le ‘son muet’). On fait les exercices, on ressent, le corps ressent, éventuellement le mental, et on ne s’attarde pas. La question n’est pas de comprendre, ni même de réussir quoi que ce soit. C’est plus de se mettre en chemin, sans tergiverser intellectuellement : quelque chose peut se transformer, on parcourt ce chemin avec patience, on ressent et demain notre ressenti sera encore différent.

     Ci-dessous Gessoji et Dojo de Tada Shihan

    Gessoji et dojo Maitre Tada

    Et puis, si vous allez encore un peu plus loin dans vos visites, vous pouvez arriver à un temple bouddhiste où l’on vous invite à participer à la cérémonie, à ces champs rituels que vous chantez où que vous suivez assis sur le tatami tous ensemble. Qu’elle que soit votre manière de participer, un peu d’ouverture et ces chants vous font vibrez d’une manière ou d’une autre. La vibration se fait profonde et plus intérieure. Elle appelle encore autre chose.

    Au pied de Takao san

    Sem5 - Sons et Silences


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  • Voici quelques remarques…de grand néophyte, car je n’ai pas encore vraiment rencontré la cuisine japonaise. Cependant, tout est déjà tellement différent…

    Les japonais aiment la cuisine. Peut-être autant que les français…Ils aiment en parler aussi. La cuisine japonaise est, elle aussi, considérée comme un art. Elle est goût et variété ; mais elle est également regard, couleur et beauté ; elle est également éducation et Reigisaho. Pour un repas 5 goûts, 5 couleurs, 5 textures disent-ils.

    Sem3 - Nourriture et cuisine...

     Résultat des particularités du pays qui ont construit son histoire et sa culture,  au Japon on mange peu -quand il s’agit du quotidien. C’est une des différences notables dès le début, bien que cela reste à relativiser car, en tant que touristes ou invités, on rencontre souvent les japonais dans des moments de convivialités qui s’éloignent du quotidien : et dans ce cas il serait difficile de dire que l’on mange peu ! Cependant la science le confirme : en mangeant aujourd’hui à la japonaise, nous pourrions nourrir 10 milliards de personnes  ; en mangeant à l’américaine, uniquement  2 milliards ; en mangeant à l’européenne 6 milliards.

    Pas d’assiettes remplies à ras bord donc, pas de dessert systématique, plutôt un ensemble de petites choses à composer. Lorsqu’il est présent, le fruit en dessert sera soit une fraise (oui, oui ‘une seule’), soit un quartier d’orange (un quartier et non pas le quart d’une orange). Durant un repas/piquenique collectif avec quelques étudiants universitaires, alors que j’étais encore mal-dégrossi, j’avais déposé devant mes sushis une orange entière pour ‘Mon’ dessert. J’ai senti comme une onde de choc…et j’ai finalement distribué les quartiers d’orange à tout le monde, chacun le sien…10 desserts au lien d’un.

     Mais ce qui est notable et déstabilisant dans cette observation des premiers jours, c’est que l’on mange peu…mais on n’a pas faim ! La réelle différence me semble là aussi dans l’éducation : ici on mange juste ce qui faut, sans sentiment de léger excès, de limite atteinte. Alors que chez nous, il nous faut manger pour être rassasié ; nous avons presque besoin de ce sentiment d’être bien rempli.

     Ceci dit, le riz (même s’il se mange à chaque fois en quantité modeste) contribue sans doute assez fortement à cet appétit plus posé.

     Autre différence nette, la cuisine japonaise n’est pas linéaire. En France, c’est une structure pré-établie : entrée, plat, dessert, et un peu plus. Quand vous allez au restaurant, chacun de ces éléments (entrée, plat, dessert) est déjà constitué, comme le résultat du travail exclusif du cuisinier. Au japon, votre repas va se construire par pointillisme, par composition progressive au gré de vos propres goûts et avec votre propre contribution à la construction du repas. Plutôt que linéaire, le repas sera plutôt circulaire : vous allez composer telle ou telle bouchée par assemblage éduqué de goûts s’enrichissant mutuellement, puis passer à une autre et encore une autre bouchée, puis peut-être revenir au départ…mais avec une variante de composition.

     Il y a bien sûr les baquettes (hashi) omniprésentes et indispensables, qui plutôt que de transpercer et trancher brutalement comme notre couteau/fourchette, vont séparer (respectant le sens naturel des fibres), saisir délicatement, assembler si nécessaire. Avec quelques grands moments de solitude : par exemple quand pour la première fois, à vous qui n’aimez pas le gluant, on vous amène un œuf frais à manger avec les baguettes ; ou bien lorsque vous découvrez cette soupes aux ramen ‘sortes de longues, très longues et épaisses spaghettis’ japonaises dont l’enroulement autour des baguettes est proprement impossible…Il existe des solutions simples à tout cela : à vous de tester !

     Manger semble omniprésent et la cuisine est présente partout, sous des formes très variées. Les rues sont remplies de restaurants,…ou plutôt que restaurants ce sont un ensemble d’échoppes de styles très variés, chacune avec ses spécialités, qui parfois remplissent des kilomètres de rues presque les unes à côté des autres, avec ses devantures si typiques où, plus que des photos, ce sont des représentations en maquettes réalistes de vos assiettes ou bols qui s’offrent à votre regard et à votre choix.

     

    Sem3 - Nourriture et cuisine...

    Même dans une Mégapôle internationale très moderne, le dépaysement est bien là.

    Il reste encore énormément à découvrir à ce sujet. Un petit livre intéressant là-dessus (et sur bien d'autres choses) : "l’empire des signes" de R. Barthes, disponible en poche.

    Conseillé par Geneviève :." le restaurant de l'amour retrouvé", roman de Ito Igawa

    Et pour ceux qui veulent approfondir : 'Instructions au cuisinier Zen', Dôgen, Editions le promeneur.


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  • Dans une mégapole comme Tokyo, la marche est de rigueur, même si les transports en commun sont très complets. Ainsi les Tokyoïtes marchent beaucoup.

     Mais, même dans ce simple geste du quotidien, l’orient et sa culture sont présents. L’européen qui déambule avec des amis sur un trottoir, a fortiori si c’est un européen un peu latin, aura tendance à utiliser le trottoir de manière très libre, quitte à le remplir avec ses amis sur toute la largeur dès qu’il y a du vide, s’adaptant ensuite de manière souple et désordonnée aux croisements qui se présentent. S’il est pressé, son pas deviendra empressé, il pourra même se mettre à courir. Bien souvent, dans cette déambulation amicale outre le trottoir l’espace sonore est aussi assez rempli des discussions des uns et des autres.

    Rien de tout cela dans cette ville à la fois orientale et forcément surpeuplée (40millions…). Pour commencer on marche en file, sur les trottoirs, et plus précisément sur la file de gauche : c’est-à-dire qu’au lieu de remplir le vide, au contraire on a tendance à le préserver, en premier lieu par attention à l’autre, pour lui laisser lui aussi son espace vital en sens inverse. Les japonais ne courent pas, où rarement, la plupart du temps la marche est simplement calme et tempérée ; elle semble contribuer à un certain calme des émotions aussi. Donc une organisation constante et calme de la déambulation ; et on est aussi frappé du calme et du silence. Le rapport au bruit et à la parole sont complètement différents, là aussi sans doute dans une attention constante à l’autre pour ne pas envahir l’espace sonore (A noter, que cela conduit facilement, dans des bus ou trains, à des atmosphères que nous-autres qualifierions de ‘lugubres’). Comme si, dans bien des cas, plus que la présence c’était l’absence qui importait et plus que le plein, le vide nécessaire. Et peut-être dans cette absence et dans ce vide, une autre forme de présence ...voir de plénitude ?

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    De temps à autres vous croisez aussi un vieux japonais qui marche de cette manière curieuse, que reconnaitront peut-être les Aïkidokas. C’est le centre de gravité, situé avec le Hara, qui semble se déplacer, les jambes et pieds accompagnent souplement et sans efforts ce déplacement des hanches (Cf. exercices avec M. Prouveze). Pour développer cette marche particulière, ce qui est intéressant, c’est qu’au début vous devenez conscient mentalement du Hara, de sa densité (présence dans le Hara), de son relâchement ou pas, de son équilibre ou pas. On prend conscience du haut du corps et de son nécessaire relâchement, le mental se calme, et la respiration change. Les pieds prennent contact plus avec les plantes de pieds que les talons, ce qui permet aussi de catalyser certaines zones spécifiques (méridien du rein par exemple). Bien sûr tout cela paraît assez déphasé, mais plus tard, si n arrive à inscrire cette marche, cela devient inconscient et par contre les bienfaits à la fois pour le calme, pour le corps restent présents : comme une petite aide de plus sur le chemin. Peut-être que cela vaut le coup au moins de tester…

    Et puis parfois, vous partez réellement pour marcher, pour une marche dans la nature (peut-être à rechercher un peu plus de solitude vis-à-vis de ces milliers de têtes nouvelles croisées à chaque instant). Et vous arrivez dans des lieux comme celui-là (en fait pas du tout seul !).

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     Vous ne l’aviez pas prévu, mais cette fois le silence n’est plus tout à fait de mise: en arrivant vous entendez le son des conques et des gongs. Le Japon vous offre une nouvelle surprise !

    Et votre marche s’arrête un instant.

    Bien sûr vous ne savez pas comment faire, ni si vous pouvez ou ne pouvez pas…mais en observant finalement vous décidez de retirer vos chaussures, on vous invite gentiment à entrer dans ce temple presque situé au sommet de la montagne, comme si la marche devait faire une pause régénératrice avant de redémarrer.

    Sem.2, Marcher, Aruku, ArukiKata

    Impossible de vous le montrer en photos (interdites..), mais l’ambiance est unique, à la fois très simple et ouverte à tous, à la fois ouverte sur bien autre chose. Les moines alternent chants et instruments, dans une atmosphère sombre et d’encens ; si vous êtes bien assis et calme, si vous lâchez un peu, ces vibrations rentrent dans le corps et ne le laissent pas neutre ; même sans comprendre les chants, naturellement chacun se met un peu en vibration à l’unisson. Sans suivra une belle cérémonie où les prières (pas sûr…) sur plaquettes de bois sont purifiées par le feu au centre du temple, avant que chacun reprenne la marche pour découvrir à l’arrière, l’espace d’un instant, le Boudha rendu visible pour ce moment particulier.

     La marche a bien des facettes particulières au Japon…

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  • Fin de semaine 1...

    Avec ses quelques 40 millions d'habitants, Tokyo est un milieu urbain à part entière,...et à part tout simplement.

    C'est cela, en plein coeur de Tokyo :

    Yoyogi, En plein coeur de Tokyo, à côté de Shibuya...

    Ou encore cela:

    Shinzuku...encore bien plus animé que cela à toute heure de la journée et de la nuit.

    Une des lecture possibles de ce Japon du 21è est peut-être ce dialogue et débat entre modernité et tradition qui saute aux yeux aux étrangers que nous sommes. Je ne suis pas sûr que les japonais s'en rendent réellement compte. Ils sourient avec condescendance si vous évoquez le shintô, mais au sortir du jogging vous les verrez s'arrêter au Jinja (sanctuaire qui émerge sans problème au carrefour de 3 grandes avenues, entouré de building de 60 étages...), et à l'occasion du Kagami Biraki (nouvel an oriental), cela donne cela, en plein coeur de cette cité de bronze et d'acier:

    officiants Shintô au sortir d'une cérémonie

    Pour les Aïkidokas, je les rassure : seuls les judoka viennent déposer leurs prières:

    Dépot de prière du 21è au sancturaire

    Pendant que les vrais Budokas organise leur Kagami Biraki à l'Aïkikaï, avec le Doshu en démonstration:

    Sinon l'arrivée s'est bien passée. J'ai juste mes 2 damarts qui n'ont pas resisté au séchage...Maman où es tu ?

    Amicalement, Xavier.

     


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  • Nous sommes le 2 au soir,

    Il est resté beaucoup de jus de fruits chaud,

    Mais le vin chaud a été terminé.

    Mes deux familles étaient là pour cet au revoir ou plutôt cet à bientôt...

    Départ

     


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