• Voici quelques remarques…de grand néophyte, car je n’ai pas encore vraiment rencontré la cuisine japonaise. Cependant, tout est déjà tellement différent…

    Les japonais aiment la cuisine. Peut-être autant que les français…Ils aiment en parler aussi. La cuisine japonaise est, elle aussi, considérée comme un art. Elle est goût et variété ; mais elle est également regard, couleur et beauté ; elle est également éducation et Reigisaho. Pour un repas 5 goûts, 5 couleurs, 5 textures disent-ils.

    Sem3 - Nourriture et cuisine...

     Résultat des particularités du pays qui ont construit son histoire et sa culture,  au Japon on mange peu -quand il s’agit du quotidien. C’est une des différences notables dès le début, bien que cela reste à relativiser car, en tant que touristes ou invités, on rencontre souvent les japonais dans des moments de convivialités qui s’éloignent du quotidien : et dans ce cas il serait difficile de dire que l’on mange peu ! Cependant la science le confirme : en mangeant aujourd’hui à la japonaise, nous pourrions nourrir 10 milliards de personnes  ; en mangeant à l’américaine, uniquement  2 milliards ; en mangeant à l’européenne 6 milliards.

    Pas d’assiettes remplies à ras bord donc, pas de dessert systématique, plutôt un ensemble de petites choses à composer. Lorsqu’il est présent, le fruit en dessert sera soit une fraise (oui, oui ‘une seule’), soit un quartier d’orange (un quartier et non pas le quart d’une orange). Durant un repas/piquenique collectif avec quelques étudiants universitaires, alors que j’étais encore mal-dégrossi, j’avais déposé devant mes sushis une orange entière pour ‘Mon’ dessert. J’ai senti comme une onde de choc…et j’ai finalement distribué les quartiers d’orange à tout le monde, chacun le sien…10 desserts au lien d’un.

     Mais ce qui est notable et déstabilisant dans cette observation des premiers jours, c’est que l’on mange peu…mais on n’a pas faim ! La réelle différence me semble là aussi dans l’éducation : ici on mange juste ce qui faut, sans sentiment de léger excès, de limite atteinte. Alors que chez nous, il nous faut manger pour être rassasié ; nous avons presque besoin de ce sentiment d’être bien rempli.

     Ceci dit, le riz (même s’il se mange à chaque fois en quantité modeste) contribue sans doute assez fortement à cet appétit plus posé.

     Autre différence nette, la cuisine japonaise n’est pas linéaire. En France, c’est une structure pré-établie : entrée, plat, dessert, et un peu plus. Quand vous allez au restaurant, chacun de ces éléments (entrée, plat, dessert) est déjà constitué, comme le résultat du travail exclusif du cuisinier. Au japon, votre repas va se construire par pointillisme, par composition progressive au gré de vos propres goûts et avec votre propre contribution à la construction du repas. Plutôt que linéaire, le repas sera plutôt circulaire : vous allez composer telle ou telle bouchée par assemblage éduqué de goûts s’enrichissant mutuellement, puis passer à une autre et encore une autre bouchée, puis peut-être revenir au départ…mais avec une variante de composition.

     Il y a bien sûr les baquettes (hashi) omniprésentes et indispensables, qui plutôt que de transpercer et trancher brutalement comme notre couteau/fourchette, vont séparer (respectant le sens naturel des fibres), saisir délicatement, assembler si nécessaire. Avec quelques grands moments de solitude : par exemple quand pour la première fois, à vous qui n’aimez pas le gluant, on vous amène un œuf frais à manger avec les baguettes ; ou bien lorsque vous découvrez cette soupes aux ramen ‘sortes de longues, très longues et épaisses spaghettis’ japonaises dont l’enroulement autour des baguettes est proprement impossible…Il existe des solutions simples à tout cela : à vous de tester !

     Manger semble omniprésent et la cuisine est présente partout, sous des formes très variées. Les rues sont remplies de restaurants,…ou plutôt que restaurants ce sont un ensemble d’échoppes de styles très variés, chacune avec ses spécialités, qui parfois remplissent des kilomètres de rues presque les unes à côté des autres, avec ses devantures si typiques où, plus que des photos, ce sont des représentations en maquettes réalistes de vos assiettes ou bols qui s’offrent à votre regard et à votre choix.

     

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    Même dans une Mégapôle internationale très moderne, le dépaysement est bien là.

    Il reste encore énormément à découvrir à ce sujet. Un petit livre intéressant là-dessus (et sur bien d'autres choses) : "l’empire des signes" de R. Barthes, disponible en poche.

    Conseillé par Geneviève :." le restaurant de l'amour retrouvé", roman de Ito Igawa

    Et pour ceux qui veulent approfondir : 'Instructions au cuisinier Zen', Dôgen, Editions le promeneur.


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  • Dans une mégapole comme Tokyo, la marche est de rigueur, même si les transports en commun sont très complets. Ainsi les Tokyoïtes marchent beaucoup.

     Mais, même dans ce simple geste du quotidien, l’orient et sa culture sont présents. L’européen qui déambule avec des amis sur un trottoir, a fortiori si c’est un européen un peu latin, aura tendance à utiliser le trottoir de manière très libre, quitte à le remplir avec ses amis sur toute la largeur dès qu’il y a du vide, s’adaptant ensuite de manière souple et désordonnée aux croisements qui se présentent. S’il est pressé, son pas deviendra empressé, il pourra même se mettre à courir. Bien souvent, dans cette déambulation amicale outre le trottoir l’espace sonore est aussi assez rempli des discussions des uns et des autres.

    Rien de tout cela dans cette ville à la fois orientale et forcément surpeuplée (40millions…). Pour commencer on marche en file, sur les trottoirs, et plus précisément sur la file de gauche : c’est-à-dire qu’au lieu de remplir le vide, au contraire on a tendance à le préserver, en premier lieu par attention à l’autre, pour lui laisser lui aussi son espace vital en sens inverse. Les japonais ne courent pas, où rarement, la plupart du temps la marche est simplement calme et tempérée ; elle semble contribuer à un certain calme des émotions aussi. Donc une organisation constante et calme de la déambulation ; et on est aussi frappé du calme et du silence. Le rapport au bruit et à la parole sont complètement différents, là aussi sans doute dans une attention constante à l’autre pour ne pas envahir l’espace sonore (A noter, que cela conduit facilement, dans des bus ou trains, à des atmosphères que nous-autres qualifierions de ‘lugubres’). Comme si, dans bien des cas, plus que la présence c’était l’absence qui importait et plus que le plein, le vide nécessaire. Et peut-être dans cette absence et dans ce vide, une autre forme de présence ...voir de plénitude ?

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    De temps à autres vous croisez aussi un vieux japonais qui marche de cette manière curieuse, que reconnaitront peut-être les Aïkidokas. C’est le centre de gravité, situé avec le Hara, qui semble se déplacer, les jambes et pieds accompagnent souplement et sans efforts ce déplacement des hanches (Cf. exercices avec M. Prouveze). Pour développer cette marche particulière, ce qui est intéressant, c’est qu’au début vous devenez conscient mentalement du Hara, de sa densité (présence dans le Hara), de son relâchement ou pas, de son équilibre ou pas. On prend conscience du haut du corps et de son nécessaire relâchement, le mental se calme, et la respiration change. Les pieds prennent contact plus avec les plantes de pieds que les talons, ce qui permet aussi de catalyser certaines zones spécifiques (méridien du rein par exemple). Bien sûr tout cela paraît assez déphasé, mais plus tard, si n arrive à inscrire cette marche, cela devient inconscient et par contre les bienfaits à la fois pour le calme, pour le corps restent présents : comme une petite aide de plus sur le chemin. Peut-être que cela vaut le coup au moins de tester…

    Et puis parfois, vous partez réellement pour marcher, pour une marche dans la nature (peut-être à rechercher un peu plus de solitude vis-à-vis de ces milliers de têtes nouvelles croisées à chaque instant). Et vous arrivez dans des lieux comme celui-là (en fait pas du tout seul !).

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     Vous ne l’aviez pas prévu, mais cette fois le silence n’est plus tout à fait de mise: en arrivant vous entendez le son des conques et des gongs. Le Japon vous offre une nouvelle surprise !

    Et votre marche s’arrête un instant.

    Bien sûr vous ne savez pas comment faire, ni si vous pouvez ou ne pouvez pas…mais en observant finalement vous décidez de retirer vos chaussures, on vous invite gentiment à entrer dans ce temple presque situé au sommet de la montagne, comme si la marche devait faire une pause régénératrice avant de redémarrer.

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    Impossible de vous le montrer en photos (interdites..), mais l’ambiance est unique, à la fois très simple et ouverte à tous, à la fois ouverte sur bien autre chose. Les moines alternent chants et instruments, dans une atmosphère sombre et d’encens ; si vous êtes bien assis et calme, si vous lâchez un peu, ces vibrations rentrent dans le corps et ne le laissent pas neutre ; même sans comprendre les chants, naturellement chacun se met un peu en vibration à l’unisson. Sans suivra une belle cérémonie où les prières (pas sûr…) sur plaquettes de bois sont purifiées par le feu au centre du temple, avant que chacun reprenne la marche pour découvrir à l’arrière, l’espace d’un instant, le Boudha rendu visible pour ce moment particulier.

     La marche a bien des facettes particulières au Japon…

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  • Fin de semaine 1...

    Avec ses quelques 40 millions d'habitants, Tokyo est un milieu urbain à part entière,...et à part tout simplement.

    C'est cela, en plein coeur de Tokyo :

    Yoyogi, En plein coeur de Tokyo, à côté de Shibuya...

    Ou encore cela:

    Shinzuku...encore bien plus animé que cela à toute heure de la journée et de la nuit.

    Une des lecture possibles de ce Japon du 21è est peut-être ce dialogue et débat entre modernité et tradition qui saute aux yeux aux étrangers que nous sommes. Je ne suis pas sûr que les japonais s'en rendent réellement compte. Ils sourient avec condescendance si vous évoquez le shintô, mais au sortir du jogging vous les verrez s'arrêter au Jinja (sanctuaire qui émerge sans problème au carrefour de 3 grandes avenues, entouré de building de 60 étages...), et à l'occasion du Kagami Biraki (nouvel an oriental), cela donne cela, en plein coeur de cette cité de bronze et d'acier:

    officiants Shintô au sortir d'une cérémonie

    Pour les Aïkidokas, je les rassure : seuls les judoka viennent déposer leurs prières:

    Dépot de prière du 21è au sancturaire

    Pendant que les vrais Budokas organise leur Kagami Biraki à l'Aïkikaï, avec le Doshu en démonstration:

    Sinon l'arrivée s'est bien passée. J'ai juste mes 2 damarts qui n'ont pas resisté au séchage...Maman où es tu ?

    Amicalement, Xavier.

     


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  • Nous sommes le 2 au soir,

    Il est resté beaucoup de jus de fruits chaud,

    Mais le vin chaud a été terminé.

    Mes deux familles étaient là pour cet au revoir ou plutôt cet à bientôt...

    Départ

     


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