• Ce voyage s’était ouvert pour moi sous le sens de misogi ;

    Par ces dernières rencontres avec Yamagata et ce qui s’y exprime,

    Il se termine dans les profondeurs de misogi.

    Un voyage se termine, un autre commence ;

    Toujours dans le dialogue orient/occident.

     

    Par l’Aïkido, véhicule d’une culture profonde,

    Le Japon m’a offert une famille au-delà des frontières que nous nous définissons,

    Je vous souhaite à tous d’avoir aussi l’occasion d’ouvrir aussi ces portes,

    Et de voyager ensemble, en famille.

     

    Mais j’ai beaucoup trop parlé ;

    Je peux m’arrêter maintenant.

     Calligraphie- Misogi

    Fin de Voyage...


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  • Yama no biki, la vibration de la montagne

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  • L'Architecture japonaise se passe de commentaires...

    Architecture : entre modernité et tradition

    Tokyo - La tour 'Sky tree', inaugurée en 2012

    Architecture...

    Tokyo autour du palais impérial

    Architecture...Architecture...

     

     

     

     

     

     

     

    Réminiscence de l'architecture en bois à Tokyo (Yanaka) ou Kyoto.

    Architecture...Architecture...

     

     

     

     

     

     

     

    Architecture : relier l'Intérieur et l'extérieur

    Kyoto : Shoren-In (temple bouddhiste)

    Architecture...

     

    Architecture...   Architecture...

     

    Architecture...Architecture...

     

     

    Architecture et jardin

    Kyoto, Shoren-In puis Ryoanji

    Architecture...Architecture...

     

     

     

     

     

    Nara

    Architecture...

    Palais impérial, Kyoto

    Architecture...

    Tokyo - Hama Rikkyu

    Architecture...

     

    Architecture - L'art des toitures

    Nara

    Architecture...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Kyoto

    Architecture...Architecture...

    Tokyo, Ueno, Temple Toshogu

    Architecture...

    Tokyo, Quartier Yanaka puis mont Takao

    Architecture...Architecture...

     

     

     

     

     

     

     

    Architecture et couleurs...

    Rouge Pagode - Koyasan

    Architecture...

    Orange impérial - Palais Impérial de Kyoto

    Architecture...

     Brun des temples bouddhistes - Kyoto

    Architecture...

    L’or du Pavillon - Kyoto, Kinkaku-Ji

    Architecture...

    Pour en savoir plus : le Musée d'Architecture de Tokyo...

    Amicalement, Xavier.

     

     

     

     


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  • Parées en geisha, Kyoto

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

    Les facettes des arts japonais sont multiples et je ne connaissais pas les kimonos japonais ni ne m’y intéressais particulièrement. C’est donc par hasard, que je suis arrivé dans une exposition sur les tissus japonais et les kimonos anciens (musée Yayoi, un endroit charmant proche de Ueno que je vous conseille – métro nezu). Je parcourais donc cette exposition, sans réellement m’y intéresser, jusqu’à ce que j’aperçoive deux jeunes visiteuses japonaises arrêtées devant l’un de ces kimonos, en pleine discussion, remplies d’admiration. Cela provoqua un déclic,  dégrossissant un peu ma vision esthétique : pourquoi ce kimono particulièrement ? N’était-ce pas un kimono comme un autre ? La forme n’était-elle pas ce standard classique sans grande variation ?

    A kyoto au moment de la Fête des fleurs (avril)

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

     Cette nouvelle clarté a immédiatement fait le lien avec d’autres facettes entrevues sur la culture japonaise. Je me suis d’abord aperçu, en réexaminant cette exposition, qu’il n’existait pas de ‘kimono comme un autre’. Simplement cela n’existait pas : chaque kimono était ici unique. Où se situait donc la créativité, dans cette forme standard ? Oui la forme est sans doute standard, composée de manière basique de morceaux de tissus rectangulaires pour le corps du kimono (mes propos sont très limités à ce que j’ai observé, encore une fois je n’ai aucune culture en la matière ; mais il reste intéressant de prendre conscience de ce qu’éveille ce simple regard de néophite). Cette forme fournit un cadre, qui ne semble pas soumis à la créativité. Un cadre qui semble donc inamovible : la base carrée à partir de laquelle construire. Et c’est à l’intérieur de ce cadre, dans le respect de ce cadre, que l’œuvre et l’esprit du créateur pourra s’exprimer. Chaque kimono est un tissu à part entière qui semble n’exister que de manière éphémère pour cette œuvre et pour nulle autre. Chacun de ces tissus constitue une œuvre unique, un équilibre très particulier dans le choix des assemblages de formes et de couleur, dans le dessin qu’il soit réaliste ou abstrait et dans la manière dont il habillera la femme qui le portera. Les vides et les pleins, les moindres détails en correspondance mutuelle, la finesse extrême de certains tissages : tout concourt à un raffinement profond, fruit d’un langage artistique à la fois libre et très éduqué. Le kimono créé une émotion esthétique inattendue.

     Kyoto, Fêtes des Fleurs 2016

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du KimonoRègle et liberté, cadre et créativité : L'art du KimonoRègle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

    On peut aussi relever que la beauté féminine n’est pas relevée ici de la même manière qu’en occident. A la grande époque des kimonos les plus soyeux, la soie avait aussi envahi les cours royales européennes. Les corsets les plus resserrés permettaient alors de faire ressortir, avec moultes jupons, la rondeur des hanches, alors que les poitrines remontées s’affirmaient avec des décolletés n’ayant d’égale que l’échancrure offrant la blancheur du dos à qui s’y intéresserait. Rien de tout cet affichage et de toute cette extériorité dans le kimono japonais. Encore une fois, la forme est unique et standard. Elle enveloppe le corps féminin des épaules aux pieds dans un tombé qui efface les rondeurs et les formes, pour dessiner la verticalité du mouvement. Plutôt que de tout extérioriser, le raffinement du tissu souligne la beauté intérieure en l’enveloppant d’une protection qui conserve le mystère.

     Le mystère reste à découvrir…

     

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

    Les kimonos conservent à ce jour non seulement leur forme inamovible, mais aussi l’amour que leur portent les japonaises. J’ai cru un moment que cela concernait surtout de Kyoto, cette grande dame qui veille sur les traditions ; mais Tokyo n’est pas en reste, dès que l’occasion se présente. La culture orientale reste bien vivante….

     Tokyo, démonstration Yabusame

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du KimonoRègle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans l’Aïkido, le cadre nous est fourni notamment par le Reïgisaho. C’est dans le respect de ce cadre que peut se construire et s’exprimer la créativité du Budoka.

    Semblable au Kimono, le tatami du Dojo est, lui-aussi, rectangulaire, composé également de rectangles plus basiques. En entrant sur le tatami l’enseignant suit et marque par son déplacement cette forme de base. C’est le symbole à la fois de la matérialité (le corps) et du cadre de base à partir duquel nous étudions et construisons progressivement notre liberté (éduquer l’esprit). Ce cadre rectangulaire est le lieu de l’éducation : sur le tatami tout reste simple, même si l’étude technique nous pose souvent quelques difficultés…Par contre, dès que l’on sort du Dojo il n’y a plus de ligne ou de cadre bien tracés : vivre l’Aïkido au quotidien est autrement plus complexe. Quand la frontière entre Dojo et quotidien s’évanouit, alors peut-être tout devient-il finalement plus simple ?

    Takao-San, Moines Bouddhistes

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du KimonoRègle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono

     

     

     

     

     

     

     

    Règle et liberté, cadre et créativité : L'art du Kimono


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  • En route...

    S19-Koya-san

    Koyasan est un lieu assez unique, particulièrement intéressant à découvrir à différents titres : bien sûr, il est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ; mais au-delà de ce label de qualité, c’est un espace où l’écrin de montagnes et de nature puissante et belle a su conserver de manière particulière la profondeur de certaines traditions ; c’est un endroit où le lien entre l’homme et la nature, lien développés par les cultures bouddhiste comme shintoïste, reste particulièrement vivant ; c’est un lieu où l’on peut appréhender et approcher d’un peu plus prêt la pratique spirituelle ancienne du Japon.

    Temple principal du Shingon : Kongobuji, fondé par kukaï

     S19-Koya-sanS19-Koya-san

     

     

     

     

     

     

    Nous sommes au tout début du 9è siècle. Déjà habillé de son habit monastique, le moine Kukaï part vers la chine vers l’an 804. C’est en Chine, pendant une période s’étalant sur deux ans, qu’il recevra la transmission complète des enseignements d’une lignée bouddhiste peu connue au Japon (bouddhisme Shingon) par un Maître Chinois. Intellectuel et déjà érudit, il découvre également un monde chinois très riche et d’une culture très dynamique, avec cette capitale de la dynastie chinoise TANG, située au cœur de la route de la soie et qui constitue à cette époque la plus grande métropole urbaine sur terre (je crois –à vérifier…-  qu’elle compte de l’ordre de 6 millions d’habitants !). Kukaï s’intéresse tout particulièrement aux arts chinois dont il restera fervent admirateur, notamment en ce qui concerne la poésie et les arts graphiques.

     Konpon-Daito, grande Pagode initié sous Kukaï

    S19-Koya-san

    Son Maître arrive au terme de sa vie. Sur son lit de mort, il recommande à Kukaï de retourner dans son pays, le Japon, pour transmettre les enseignements bouddhistes. Ni une, ni deux, le moine Kukaï jette son Vajra dans l’océan, vers l’Est où se situe le Japon (‘Vajra’ attribut bouddhiste, utilisé comme objet cérémoniel et symbolisant la connaissance transcendante –à vérifier….-). Ainsi, de retour au Japon en 806, il parcourt de nouveau son pays et, arrivé dans la montagne de Koyasan, il retrouve son Vajra planté dans un pin. A partir de 816, l’empereur l’autorise à créer un temple, et c’est donc ici qu’il créera un temple bouddhiste lui permettant de développer les enseignements Shingon encore très développés et très actifs actuellement au Japon, considérés comme un bouddhisme ésotérique. Kukaï devient alors Kobo Daishi. Dans les éléments de base appréhendables par le touriste, le Shingon intègre dans une même pratique le corps, l’esprit, la parole. Les 10 préceptes de base concernent ces 3 aspects du comportement au quotidien. Au contraire de la méditation Zen, qui se déroule dans le silence intérieur et la recherche du vide, la méditation Shingon utilise des mantras et sutras qui sont chantés, accompagnés d’instruments musicaux cérémoniels. On perçoit facilement combien les chants créent une vibration qui change l’état interne du corps et sans doute du mental. On imagine par ailleurs que le sens et la portée des paroles peuvent contribuer à une forme d’élévation spirituelle. Outre, la pratique du matin que vous pouvez suivre dans le temple où vous logez, je vous conseille aussi l’émouvante petite cérémonie Jukaï qui se déroule au pavillon des préceptes.

     Kongobuji- Jardin Banryutei, le plus grand jardin sec du Japon.

    S19-Koya-san

    La nature ne vous décevra pas non plus, dans ce lieu, point de départ des sentiers de Pèlerinage de Kumano Kodo ou de Choishi-michi, où vous trouverez par ailleurs plusieurs sentiers locaux bien tracés permettant par fois de passer d’une visite culturelle à une autre par un petit sommet local parcouru pedibus-jambus.

    Vues depuis le mont Benten-dake. En bas la pagode.

    S19-Koya-sanS19-Koya-san

     

     

     

     

     

    Mais, comme ce que font tous les guides touristiques, nous ne pouvons que recommandez la forêt mystique du cimetière Oku-no-In, qu’il faut parcourir au crépuscule puis la nuit tombée. Végétal (arbres remarquables pluri-centenaires…), Minéral (200 000 tombes ou Mausolées, animant le crépuscule d’ombres particulièrement vivantes…), Eau (Symbole et élément indispensable du cérémoniel) et même règne Animal (croassement singulier des grenouilles locales elles-aussi animal symbolique, derniers cris stridents des oiseaux avant de sombrer dans le sommeil,…), tout contribue à engendrer une atmosphère bien particulière vous préparant à la rencontre avec Kukaï. Sauf parfois les groupes de touristes (qu’ils soient d’ailleurs Japonais ou étrangers) pas toujours à l’écoute de tout cela…

    Oku-no-In

    S19-Koya-san

    C’est donc là, à l’extrémité de cette forêt, sur les hauteurs, que médite Kukaï, dans son Mausolée entouré de cèdres…et de fleurs d’or. Deux fois par jour le repas lui est servi. Le Pavillon des lanternes situé juste devant est aussi un lieu remarquable, notamment la nuit tombée.

    Pavillon des lanternes

     S19-Koya-san

    Les moments passés à Koyasan peuvent s’enrichir aussi de différentes facettes du quotidien qui contribuent à construire un moment particulier : le rythme quotidien du logement au temple et ses règles de bienséance, la cuisine des moines de Koyasan (vraiment mémorable…mais je ne pense pas que le cuisinier soit moine !), les rencontres ici où là, peut-être renforcées par le caractère paisible des lieux.

    La cuisine des Temples...

    S19-Koya-sanS19-Koya-san


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  • Les japonais restent la plupart du temps très placides dans leur déplacement. A croire qu’ils ne sont jamais pressés. Est-on en retard …que l’on prendra le train suivant. Comme si le résultat attendu (prendre le train) importait moins que le comportement dans l’instant (garder le calme). De même, dans l’environnement professionnel (que je connais cependant encore très peu…) on a souvent le sentiment qu’il s’agit d’abord de trouver sa place, puis que la forme d’accomplissement recherché consiste à remplir cette fonction avec nos qualités du moment, plutôt que de chercher à atteindre telle ou telle performance pré-établie. La place fournit peut-être un cadre, qu’il reste encore à habiter et à enrichir (construire le chemin…) à la fois par notre activité professionnelle et par l’expérience de vie personnelle qui peut s’y construire ; peut-être un peu comme le tableau fournirait au peintre le cadre délimité dans lequel exercer sa créativité. En comparaison, le professionnel occidental me semble moins porté sur ce sentiment d’avoir ‘trouvé sa place’ et il me semble plutôt vivre une tension plus maintenue de recherche d’une forme de performance, qui lui permettra d’évoluer en continu dans son schéma de carrière. Cependant tout équilibre possède ses contreparties. Ainsi, les cadres (très présents au Japon) apportent du positif, mais paraissent aussi induire d’autres conséquences négatives : tout le monde ne trouve pas le chemin…

    Iwama- Lieu du Dojo fondateur de l'Aïkido - Statue de Moriheï Ueshiba, fondateur, devant l'Aïki-Jinja, le sanctuaire shintô dédié à l'Aïkido.

    Cheminement et Performance

    Cheminer constitue sans doute un sens majeur de la philosophie du quotidien japonaise. A travers les arts japonais qu’ils soient traditionnels ou plus modernes, à travers l’expression de la philosophie de vie orientale, comme à travers bien des comportements quotidiens tout semble converger vers une civilisation du cheminement intérieur. La réalisation ultime qui guide cette philosophie peut sans doute être associée à l’éveil des Maitres Zen, qui est également celui des Maîtres de Thé, ou encore des Maîtres de Budo accomplis. Le chemin qui mène à cet accomplissement n’est aucunement un chemin de recherche d’une performance, tout extrême soit-elle. Cet éveil ne s’atteint que dans le vide de but, le vide de toute recherche de performance. Dans le bouddhisme Zen, l’assise Zazen consiste à établir ce vide, à le stabiliser et à trouver dans ce vide un autre état d’être, au-delà de la notion de performance elle-même.

     Iwama- Aïki Jinja - Cérémonie et démonstration annuelle à l'occasion de l'anniversaire du décès de O-Senseï

    Cheminement et PerformanceCheminement et Performance

     

     

     

     

     

    Si la plupart des japonais ne se sentent  pas concernés par la notion d’éveil ni par la pratique de Zazen, cette dimension a imprégné leur culture depuis le 8è siècle. La culture semble devenue une courroie de transmission de ces enseignements essentiels de manière élargie à l’ensemble de la société, un outil pour le maintien vivant de cette ‘philosophie’, de génération en génération. Dans le quotidien de la vie moderne, le sens du chemin et du respect de sa place permet d’apaiser bien des frustrations, bien des tensions égotiques, bien des sentiments de non-réalisation présents en occident. Trouver sa place sur un chemin dont on ne perçoit pas tout et, dans l’ici et maintenant, faire du respect de cette place le bon comportement apporte une forme d’apaisement : le bonheur d’être dans la justesse. Sans doute est-ce assez éloigné de la version occidentale consistant plutôt à chercher une performance plutôt qu’une place et son chemin associé ; la performance donne souvent naissance à une insatisfaction préalable (tant que la performance n’est pas atteinte) puis à une insatisfaction postérieure (puisqu’un nouvel enjeu de performance vient immédiatement remplacer le précédent).

    Bien-sûr, ce sont là des schémas taillés à la serpe en quelques phrases ; il reste néanmoins un questionnement orient/occident intéressant sur ce sens du ‘cheminer’.

     Iwama- Aïki Jinja - Cérémonie et démonstration annuelle à l'occasion de l'anniversaire du décès de O-Senseï

     Cheminement et PerformanceCheminement et Performance

     

     

     

     

     

    L’Aïkido est intrinsèquement profondément marqué par ce sens, inscrit dans le Do. En pratiquant au Japon, on sent nettement combien l’Aïkido est chemin d’éducation de soi et aucunement recherche d’une performance. Pour autant, ce sens n’est en rien contradictoire avec une recherche technique extrêmement exigeante, considérée comme outil de travail. Quel que soit leur âge, quel que soit leur niveau de pratique, on va retrouver sur le tatami des pratiquants qui semblent présents sans rien attendre de particulier si ce n’est de continuer leur pratique avec plaisir, semaine après semaine, mois après mois, année après année (à la vue de l’âge de certains…). Comme pour simplement rester sur le chemin. On perçoit quelque chose de beau, simple et profond dans cet engagement de toute une vie pour certains, qui suivent ce Do ouvert par une personnalité hors du commun. Bien sûr, les pratiquants vont aussi chercher une progression dans leurs grades et un certain nombre de pratiquants sont également attachés à devenir eux-mêmes enseignants ou experts. Mais ces motivations ne semblent pas indispensables à tous et le fait d’être sur le chemin semble faire sens naturellement, un peu comme un écho de la profondeur mise à nue par O’Senseï.

     Iwama- Aïki Jinja - Démonstration par le Doshu et Waka Senseï

    Cheminement et Performance

    Cheminement et PerformanceCheminement et Performance

     

     

     

     

     

     

    En tant que pratiquants, nous sommes tous confrontés à bien des moments, dans notre Reigisaho personnel, pour des petites choses comme les passages de grades ou bien des choses plus importantes, à prendre conscience et approfondir le sens ou la motivation intrinsèque qui nous amène sur les tatamis et qui nous conduit à nous comporter de telle ou telle manière. Je pense que cela vaut la peine de s’y arrêter un peu.

     Dojo d'Iwama en 2016 - A l'occasion des festivités.

    Cheminement et Performance

    Cheminement et PerformanceCheminement et Performance


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    La présence de la Nature semble s’inscrire dans le quotidien de la vie japonaise : les japonais aiment les plantes et les fleurs et maintiennent ce contact, avec bien sûr par les matsuris du printemps (hana-matsuri dans les jardins en fleurs) mais aussi par une multitude de petits jardins se réduisant parfois à leur expression la plus simples sous forme de quelques potées disposées au pied de la porte.

    Tokyo - Extérieurs du palais impérial.

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

    La Nature s’inscrit dans l’histoire : bien des lieux naturels, que ce soient des jardins, des onsens, ou même simplement des arbres multi-centenaires ou millénaires ont marqué l’histoire et s’inscrivent aujourd’hui dans le patrimoine historique mis en valeur par le pays. Elle s’inscrit dans l’expression artistique : ainsi les jardins paysagers japonais sont devenus un langage à part entière très formalisé élevé au rang l’Art traditionnel. Cette présence s’inscrit enfin dans la spiritualité où la nature paraît presque indispensable en association à tout lieu spirituel qu’il soit shintoïste ou bouddhiste et où le jardin zen exprime l’essence de la recherche spirituelle et constitue en lui-même un outil pour le cheminement personnel, tout au moins pour le moine qui le longe en méditant.

    Kyoto - Temples et Nature.

     

     Sem15-Jardins humides, Jardin secs…Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

     

     

     

     

     

    Kyoto - RyoanJi, jardin japonais extérieur.

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le jardin japonais semble lieu d’éducation (par son langage paysager) et lieu de calme (par la frontière qu’il apporte vis-à-vis du mouvement extérieur) ; il est lieu qui semble avoir été dessiné en contraposée à l’agitation de l’activité quotidienne, pour que la vie se manifeste de manière harmonieuse et ré-équilibrante. Bien des villes japonaises, a fortiori Tokyo, sont marquées par un flux constant de personnes et d‘activités induit par des concentrations importantes de population. Au sein de ce mouvement continu, le jardin japonais créé un nouvel espace : il offre le vide. En l’espace de quelques mètres vous quittez l’atmosphère urbaine habituelle et le jardin vous plonge immédiatement dans une autre facette de la vie, permettant peut-être de se reconcentrer vers l’essentiel. Puis, au fur et à mesure que vous entreprenez la balade, la composition du jardin en lui-même apporte sa contribution reconstituant et évoquant parfois de manière condensée des océans ou zones montagneuses plus vastes, construisant le parcours avec une constante harmonie, un constant jeu sur les impressions et les perceptions : le jardin japonais devient sensation et créé le dialogue intérieur avec vous-mêmes.

    Kyoto - RyoanJi, jardin zen par excellence.

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

     

     

    Expression d’une société qui, par bien des manières, cherche le chemin pour sublimer le quotidien dans un travail d’épure constant, la conception des jardins japonais est devenue un art à part entière. Un art qui travaille sur une matière en vie, où l’œuvre est en constante évolution au fil des jours et des saisons : il est touchant d’observer le travail du jardinier qui, jour après jour, n’aura pas de répit dans ses tâches constantes d’entretien, afin de transmettre l’œuvre (établie pour des centaines d’année) au-delà de lui-même, dont la vie sera beaucoup plus éphémère que celle du jardin. Dans leur expression aboutie, ces jardins sont le résultat du cheminement de vie de l’artiste créateur, dont les fruits s’inscrivent de manière pérenne dans le patrimoine culturel reconnu par le peuple japonais : à ce titre, quelques soient les mouvements éphémères qui les parcourent, les jardins sont maintenus au fil des siècles dans leur expression la plus pure et la plus proche de l’œuvre initiale, permettant un dialogue culturel de génération en génération. En témoignent aussi les nombreuses visites de groupes de lycéens dans ces lieux historiques.

     

      Kyoto - Jardin Japonais - Temple Shoren In

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

    Le jardin Zen, constitue une classe particulière de jardins japonais. Dénommés karesansui, généralement traduit par ‘jardin sec’, ils s’expriment sur des espaces réduits jouxtant le hall principal de certains temples bouddhistes. Ils se composent principalement de rochers, pierres, graviers et parfois d’éléments naturels tels que les mousses et des arbres au format de Bonzaï. Le jardin zen, associé au lieu de prière et de cérémonie, rappelle bien sûr l’atmosphère méditative des cloîtres méditatifs des monastères européens. Même au sein d’une foule de touriste, vous asseoir à Ryoan-ji auprès de l’océan figuré par cette mer de gravier si plane, et ondulée  par le maître mouvement du rateau zen, créé immédiatement un sentiment profond d’intériorisation qui contribue sans doute, pour le moine, au vide intérieur de la pratique zazen.

     

     Kyoto - Jardin Japonais - Temple Shoren In

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

    Il est remarquable de ressentir à ce moment combien l’œuvre artistique interagit concrètement avec l’observateur. Quelques explications très personnelles (et restant entièrement à vérifier…) sur la symbolique : les espaces de graviers représentent bien souvent l’océan qui, dans la tradition bouddhiste évoque le chemin à parcourir dans notre vie humaine entre le samsara du quotidien et le nirvana de l’état de bouddha (symbolique du mouvement Ameno Tori Fune pratiqué en Aïkido); de même, il représente également notre propre esprit dont la vraie nature est marquée par un calme profond -si bien évoqué par cette mer de gravier- mais qui se trouve soumis à l’agitation de l’activité émotionnelle et mentale continue du quotidien (représentée par l’émergence de ces rochers et des vaguelettes les entourant, qui troublent la quiétude de l’ensemble). Comme dans la vie, les rochers sont bel et bien présents et l’harmonie est retrouvée lorsque ces vaguelettes de perturbations s’évanouissent rapidement dans l’océan de calme. Le travail d’arrêt des pensées, pratiqué lors de zazen, constitue une méthode pour créer et stabiliser cet état intérieur. 

     

    Quelques précisions techniques sur les jardins :

     

    • shizen fūkeishiki, les jardins qui représentent la nature en miniature ; une variante courante de cette classification utilise le terme tsukiyama ( « colline artificielle »).
    • karesansui, les jardins secs, fortement inspirés par le bouddhisme zen et destinés à la méditation. Ils utilisent une représentation plus abstraite, où du sable ou du gravier figure la mer, et des rochers (parfois entourés de mousse) symbolisent des montagnes, des cascades ou des bateaux.
    • chaniwa, les jardins de thé, comprenant des chemins paysagers  menant à une maison de thé, portés sur une simplicité extrême.

    Kyoto - Temple Kiyomizudera

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…

     

    On distingue également trois niveaux de formalisme : shin (formel), gyō (mi-formel) et (informel et simple), d’après une distinction venue de la calligraphie. Les niveaux s’appliquent au jardin tout entier, mais aussi à chaque élément. Par exemple, un passage de pierres taillées, alignées et serrées est shin, alors qu’un passage de pierres naturelles, disposées irrégulièrement et espacées, est .

    Nara - Temples...et cerfs

     

    Sem15-Jardins humides, Jardin secs…Sem15-Jardins humides, Jardin secs…


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  • Les cerisiers sont en fleurs !

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  • Il faudrait sans doute beaucoup plus de temps et d’approfondissement pour aborder la question de la place de l’éducation dans la société Japonaise. Mais me voici à mi-chemin de ce séjour : peut-être un bon moment pour effleurer cette question ?

    Lanterne à neige Japonaise - Shiba Rikyu Koen - Tokyo

    Sem12-Education et Raffinement

    Le peuple japonais est très éduqué.

    La notion d’éducation semble tenir une place bien particulière dans cette société.

     L’éducation est éducation des comportements…dans tous les gestes du quotidien. J’ai déjà évoqué un certains nombres de ces aspects, notamment une sorte d’attention constante à l’autre. Cela se manifeste très clairement dans un sens profond du service, perçu facilement par le touristique qui se trouve d’emblée dans ce type de situation. Pour les touristes à plus long terme il est des situations de services plus originales… Au bout de trois mois, malgré la difficulté du japonais, j’ai dû me lancer dans l’aventure du coiffeur! Un peu risqué non ? Allez donc expliquer à votre coiffeuse que vous voulez la mèche de ce côté et les bouclettes pas trop épaisses de l’autre ! Bon je vous rassure, finalement je n’ai pas opté pour l’option ‘bouclettes’. Malgré tout, non seulement bien des valeurs sont inversées entre orient et occident, mais également des postures : ainsi pour le champoing, au lieu de vous retrouver allongé tête en arrière les yeux au ciel, vous vous retrouvez assis, courbé en deux, les yeux vers le sol, la tête dans une cuvette, la nuque bien dégagée…dans une posture qui évoque un peu au bon franchouillard ce qui était finalement arrivé au malheureux louis XVI et à son épouse ! Passée cette émotion, la coiffeuse prend les choses en mains…ou, plutôt que les choses, votre tête. Et c’est là que nous en venons à l’éducation. L’éducation qui passe par le moindre geste. Gestes extrêmement précis, d’une douceur remarquable, dans une écoute et une perception permanente du client (j’allais dire de aite…), très efficace, exactement ce qu’il faut sans manque ni sans excès, pas une goutte d’eau dans les yeux (ni dans les oreilles du reste !), pas le moindre accro du peigne sur le cuir chevelu, pas le moindre étirement de cheveux sous le coup de ciseau, …pas un cheveu de reste sur les vêtements ou les chaussures. L’éducation dans les actes du quotidien….

     Mont Takao

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    Plus quotidien encore l’éducation est également éducation du goût. J’ai déjà évoqué la cuisine japonaise qui ne bascule jamais dans l’excès, mais construit au contraire dans la retenue et la recherche du bon équilibre. Mais, au-delà des mets, l’art d’apprécier et de déguster est également très présent. Il s’agit, là-aussi, d’un apprentissage qui requiert d’acquérir des comportements adéquats (merci à mes aides locales…). Là encore aucun excès, chaque bouchée mérite d’être appréciée. Le goût prend le temps de se développer, doit s’apprécier dans sa profondeur et dans sa délicatesse. Pas nécessairement prédéfini, il résulte de l’assemblage délicat de différents goûts qui peut rester de votre responsabilité. Manger se dit plutôt ‘déguster’, dans la constance du raffinement, de la délicatesse, de la retenue. La plupart du temps, l’européen non averti pêchera par bien des excès !

     Le sens de l’éducation fait partie intégrante des Arts japonais, l’Aïkido évidemment, mais pas spécifiquement : tous les arts japonais sont concernés. Tous les Aïkidokas le savent bien sûr, mais en pratiquant au Japon le ressenti est différent, et difficile à expliquer. Un peu comme si l’intention même des pratiquants était beaucoup plus dégagée de la recherche d’un but précis (progression technique ou autre), comme si, plus simplement, la priorité était donnée avec humilité au fait se trouver dans ce chemin d’éducation, par la pratique. Dans un Dojo tel que celui de Tada Shihan, le reigisaho est éclatant, l’attitude et l’état d’esprit des pratiquants également. Par exemple, sans aucune ostentation, mais dans un état d’esprit très simple et très sain orienté vers misogi, les premiers saluts démarrent au temple dans le jardin extérieur ; pour entrer dans le dojo non seulement on enlève les chaussures mais on enlève manteaux et sacs : tous les fardeaux sont déposés pour entrer dans un ailleurs. Et, si vous avez l’occasion de venir découvrir par vous-mêmes, bien d’autres aspects contribuent encore à ce reigisaho. Par sa présence et sa forme d’enseignement, Tada Shihan tente en permanence d’amener ses élèves à un travail d’éducation au-delà de la technique physique, tout en utilisant le corps et la technique comme outil de travail : c’est le propre de l’Aïkido, pleinement incarné à Gessoji.

    Démonstration au Budokan                                         Entrée du Budokan

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    Parmi les arts japonais, l’un des sommets de raffinement réside dans l’art du quotidien incarné par les Geisha. On peut sans doute considérer cet art comme un réel témoignage de l’éducation japonaise : l’ensemble de cet apprentissage me semble être orienté pleinement vers l’éducation du comportement. L’école de formation des Geisha est encore bien vivante à Kyoto, ce lieu où modernité et traditions cherchent un équilibre particulier. Les Geishas développent le raffinement de la culture quotidienne sous des formes très variées et artistiques. Parées de leurs atours les plus fins, teint blanchit depuis les épaules jusqu’aux racines de cheveux, marchant avec zoris ou geitas, elles sauront jouer à merveille des instruments traditionnels, donner des représentations théâtrales dans une forme d'expression des plus codées au Japon, ou encore s’entretenir de manière très raffinée sur bien des sujets. Le maintien vivant de ces traditions anciennes me semble bien témoigner de certaines de nos différences culturelles.

     Ce sens omniprésent de l’éducation des comportements (uniquement ?) ouvre sans doute également des débats intéressants, par exemple sur le poids du formel, de la règle, du rituel et sur la manière dont se construit la spontanéïté, la liberté, le contact avec l’expression directe de la vie telle qu’elle se présente à nous. Débat à poursuivre…

    Rituel dans la société japonaise - Autel bouddhiste. Au premier plan, le coffre pour recevoir les aumônes de tous les passants.

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